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Universités et communication : ce que change le communiqué du Premier ministre sur les budgets 2026

Le communiqué publié le 30 novembre 2025 par le Premier ministre marque un tournant dans la politique de communication publique. Pour la première fois, les opérateurs de l’État — catégorie à laquelle appartiennent pleinement les universités — sont explicitement visés par une politique de réduction des dépenses de communication. Dans cette note, nous proposons une première lecture stratégique des marges de manœuvre possibles pour les gouvernances universitaires et leurs directions de la communication.

Ce qu’il faut retenir

Les universités sont concernées

Une mesure difficilement applicable en l’état

Que faire ? Une analyse en défense pour les présidences, DGS, DAF et DirCom

Dans l’incertitude, plusieurs stratégies sont possibles. Nous en voyons trois :

Option 1 : appliquer intégralement (stratégie stricte)

Avantages

  • conformité parfaite avec l’esprit du texte,
  • sécurité vis-à-vis de la tutelle.

Inconvénients

  • quasi-impossible matériellement sans casser la chaîne de communication (sites, admissions, campagnes Parcoursup, obligations RGAA…),
  • risque de pénalisation de fonctions essentielles (recrutement étudiants, attractivité enseignants-chercheurs, communication de crise, projets de recherche).
  • impact politique interne très fort.

Conclusion : option improbable et non viable

Option 2 : feinter intelligemment (stratégie “effort démontré”)

Avantages

  • crédible, réaliste, tenable,
  • protège les fonctions essentielles,
  • compatible avec l’autonomie.

Inconvénients

  • nécessite un minimum d’ingénierie comptable,
  • risque d’être insuffisant si la tutelle adopte une lecture rigide (peu probable dans l’ESR).

Conclusion : l’option la plus probable et la plus raisonnable.

Option 3 : refuser ou minimiser l’application (stratégie “autonomie d’abord”)

Rappel : les universités restent autonomes et la baisse de subvention ne cible pas juridiquement une ligne budgétaire. Un établissement pourrait dire :

Avantages

  • juridiquement fondé,
  • politiquement cohérent avec l’autonomie des EPSCP,
  • réaliste pour les établissements sans compta analytique fine.

Inconvénients

  • dépendra de la posture du rectorat et de la tutelle,
  • nécessite une argumentation solide et un portage présidentiel fort,
  • peut être mal perçu si la tutelle cherche des marqueurs symboliques.

Conclusion : possible, mais demande un alignement président / DGS / DAF / DirCom.

Notre recommandation : une stratégie hybride

Pour la majorité des universités, la stratégie la plus efficace consiste à :

C’est l’équilibre entre réalisme budgétaire et protection de l’outil stratégique qu’est la communication.

Pour aller plus loin

Crédit photo : Sebastien Lecornu – Heute.at CC BY 4.0

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