Alors que les femmes présidentes d’université sont encore très minoritaires (elles sont 16 sur 74 universités), nous avons cherché à savoir quelle empreinte médiatique elles pouvaient avoir. Le résultat n’est pas très surprenant : l’empreinte est faible. Il existe globalement peu de figures médiatiques au sein des présidents d’université et les femmes présidentes ne font pas exception. On leur donne souvent la parole dans la PQR et dans les dépêches des agences de presse spécialisées, mais leur expression en direction du grand public, notamment via la PQN est très faible.
Classement : le top 5 des présidentes d’universités les plus médiatisées
- Carine Bernault – Nantes Université (13 retombées : 20 minutes, Aujourd’hui en France, Le Figaro, Le Monde, Les Echos, Libération)
- Estelle Iacona – Université Paris Saclay (8 retombées : Le Figaro, Les Echos)
- Christine Clerici – Université Paris Cité (5 retombées : France Culture, Le Monde, Les Echos)
- Nathalie Drach-Temam – Sorbonne Université (4 retombées : Le Monde)
- Nathalie Dompnier – Université Lumière Lyon 2 (3 retombées : 20 minutes, La Croix, Le Monde)
La méthode - Nous avons analysé, via notre outil de veille presse, la présence médiatique des présidentes d'université (elles sont 16 sur 74 universités) ces 12 derniers mois dans la presse quotidienne nationale (papier et en ligne). Nous avons donc comptabilisé le nombre de retombées pour chacune (du 23 février 2022 au 23 février 2023) . Nous distinguons les retombées dans la PQN et les retombées des agences spécialisées. Nous avons fondé notre classement uniquement sur les retombées PQN.
Carine Bernault, en tête du classement
La Présidente de Nantes université Carine Bernault, en tête de ce classement, a bénéficié d’importantes retombées suite à sa prise de position au moment des élections présidentielles. En avril 2022 elle avait adressé une lettre aux étudiants et au personnel enseignant pour les inviter à voter et faire barrage au Rassemblement National. Sa prise de parole avait fait polémique et de nombreux médias avaient souhaité en parler.
La prise de poste d’Estelle Iacona, numéro 2 de ce classement, a la tête de l’établissement Paris-Saclay a notamment été médiatisée car elle prenait la suite de Sylvie Retailleau, nommée ministre de l’Enseignement supérieur en mai 2022.
Les femmes, moins présentes (pour le moment) que les hommes
Nous avons également comparé le nombre de retombées de ces dirigeantes avec celui d’une sélection de Présidents d’Université : le nombre de retombées dans la presse nationale est relativement plus élevé pour les hommes mais le total est assez équilibré pour les retombées des agences de presse spécialisées (AEF Info et Newstank).
Plus globalement, il est intéressant de s'interroger sur le rôle que peut et/ou doit jouer un dirigeant pour incarner son établissement et lui donner une meilleure visibilité : Quel type de prise de parole et quel rythme ? Quels médias ? Quels sont les moyens à mettre en œuvre pour une communication pertinente et efficace ? Des sujets que nous sommes régulièrement amenés à interroger dans le cadre de nos accompagnements en matière de relations presse.
Pour prendre un peu de recul, nous vous recommandons cet article intéressant, en ligne sur le site de Forbes : "Four Of The World’s Five Best Universities Will Have Women Leaders". Il dévoile que d'ici l'été, avec la prise de fonction de Claudine Gay à Harvard et Deborah Prentice à Cambridge, quatre des plus grandes universités au monde (selon le classement Times Higher Education World University Rankings 2023) seront désormais dirigées par des femmes. Reste à voir quelle place médiatique leur accordera la presse internationale !
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Photo d'illustration : ©️Kasto80 - unsplash
