Invité au congrès de l’ADBU du 1er au 3 octobre 2025, Manuel Canévet, fondateur de l’agence a eu l’occasion d’intervenir sur les enjeux stratégiques de la communication dans l’enseignement supérieur et la recherche, et plus précisément celle des bibliothèques universitaires. Retour sur les principaux points abordés.
Il existe, à mon sens, un véritable problème de communication à l’université. Ce n’est ni nouveau, ni propre à la France. L’image publique du monde universitaire reste ambivalente : partagée entre les missions de formation et de recherche, elle souffre d’un déficit de reconnaissance et d’un faible soutien parmi les leaders d’opinion. Elle subit aussi, de manière plus insidieuse, les attaques répétées d’une internationale réactionnaire qui conteste la légitimité de la production académique du savoir.
Manuel Canévet, fondateur de l’agence
Bibliothèques et communication de l’ESR : 4 enjeux sur lesquels capitaliser
Les bibliothèques universitaires participent de ce constat, mais elles sont aussi une partie de la solution. Elles incarnent une forme de permanence, matérialisent le savoir, et occupent une place centrale dans l’espace et la vie des campus. Elles sont à la fois des entités communicantes et des composantes essentielles du récit universitaire.
L’intervention s’articulait autour de quatre axes :
- L’enjeu stratégique
Articuler communication, projet et budget au sein d’institutions où les responsabilités sont éclatées reste un défi majeur. La communication ne peut être pensée isolément : elle doit s’inscrire dans le fonctionnement et la gouvernance même de l’établissement. - Les moyens
Ressources humaines, budgets, priorités : la question de l’adéquation entre objectifs opérationnels et capacités de communication est centrale. Elle invite à réfléchir à la mutualisation et au partage des compétences entre services. - La cohérence des récits
La communication universitaire et celle des bibliothèques doivent converger vers un récit commun, articulé autour de la mission de l’université : produire, transmettre et rendre accessible le savoir. Une identité partagée, des marqueurs cohérents et un vocabulaire commun en sont les conditions. - L’avenir
La communication de l’ESR entre dans une phase de maturité. Elle sera sans doute plus sélective, plus sobre, recentrée sur la qualité des contenus et la confiance qu’ils inspirent. L’IA, loin d’être une simple révolution technologique, marque peut-être la fin d’un cycle et invite à repenser la relation entre les publics et le savoir.
Merci à l’ADBU, à Coline Blanpain (Sciences-Po Lille), à Claire Moreaux (La Netscouade) et à toutes celles et ceux qui ont rendu possible ces échanges.
Pour aller plus loin
Plusieurs articles publiés dans Livres Hebdo reviennent sur les débats du congrès :
- Guyomard, F. (2025, 3 octobre). Bibliothèques : sept conseils pour réussir sa communication. Livres Hebdo. (🔒abonnés)
- Guyomard, F. (2025b, octobre 3). Congrès de l’ADBU : « Les universités en France ont un vrai problème de communication ». Livres Hebdo. (🔒abonnés)
Réécouter la totalité de l’échange :

