Comme tous les ans, nous avons soigneusement compilé et analysé l’activité des établissements d’enseignement supérieur sur YouTube. Oui, YouTube, cet ancêtre de la vidéo sur le Web, qui a creusé son sillon bien avant les stories Instagram et les « formats à la Brut ». YouTube, qui continue à dominer son segment, dans un contexte Covid où la vidéo se fait reine.
« Loin des yeux, près du player ». Ce pourrait être la devise des établissements, depuis le début de la pandémie. Au fil des semaines, la vidéo live est peu à peu devenu la norme en matière d’échanges académiques. Que ce soit pour animer des cours, pour diffuser des conférences et colloques de recherche ou pour s’adresser aux membres de sa communauté.
Ainsi, aux États-Unis, en 2020, les cérémonies de remise de diplômes se sont dématérialisées. Les vidéos et autres live ont remplacé le rituel « physique », au cours duquel les lancés de toques marquent la fin de la vie étudiante. Cette année, il a fallu faire de ces remises des diplômes un moment d’émotion, avec des étudiants y assistant depuis leur canapé. Facebook, YouTube et d’autres médias se sont mis sur les rangs pour offrir une expérience online. En France, l’Université Paris Sciences & Lettres a organisé sa cérémonie de prix de thèse en Sciences humaines et sociales sur YouTube, en partenariat avec France Culture, dont la directrice Sandrine Treiner, animait l’événement.
Cette situation sanitaire aura-t-elle des conséquences durables sur la stratégie YouTube des universités et grandes écoles ? Il est encore trop tôt pour tirer des conclusions. Les chiffres de l’édition 2021 de notre classement devraient révéler quelques changements de stratégie. En attendant, voici les données 2020 !
Toujours plus d’abonnés sur les chaines YouTube de l’ESR
Sur YouTube, les établissements disposent pour la plupart d’une chaine institutionnelle. Ils y diffusent du contenu divers, organisé le plus souvent sous forme de playlists. Certains créent des séries, à l’image de Sciences Po, qui a lancé cette année Focus, qui permet à un enseignant et/ou chercheur de l’établissement de revenir en trois minutes sur un sujet d’actualité. C’est une façon de proposer du contenu original, qui reste toutefois hébergé par la chaîne institutionnelle. Car d’autres établissements font le choix de créer des chaînes YouTube parallèles. On pense à Zeste de Science par exemple, porté par le CNRS. Nous nous concentrons dans notre classement sur les chaines institutionnelles, mais gardez en tête que l’écosystème est bien plus riche.
Avoir des abonnés est un levier important pour la visibilité de vos vidéos. Mais la plupart des chaines institutionnelles manquent de cohérence éditoriale pour espérer en tirer efficacement parti.
Pour le dire plus simplement : mieux vaut avoir moins d’abonnés mais des abonnés fidèles qu’une armée d’abonnés fantômes. La difficulté à mobiliser ses abonnés lorsque l’on anime une chaine institutionnelle se ressent sur le nombre de vues.
Que ceux pour qui l’engagement sur leur chaine YouTube est un indicateur de pilotage lèvent la main ! À l’heure actuelle, le nombre de vues reste encore trop souvent la métrique la plus observée par les services com’. Pourtant, c’est l’engagement qui devrait être un phare pour bâtir et consolider votre ligne éditoriale.
NB : sur le graphique ci-dessous, la chaine de la COMUE UGA s’est récemment transformée en « Hauteurs UGA » avec un angle plus éditorial et moins institutionnel. C’est sans doute ce qui explique cette progression de l’engagement….mais qui fait aussi que cette chaine ne figurera pas dans notre prochain classement ;-).
Comme pour le vin et quelques fromages, les vidéos ESR se bonifient avec le temps sur YouTube. Ce constat est surtout surtout vrai pour quelques captations de conférences ou de cours magistraux, qui, au fil des soubresauts de l’actualité et des recommandations de la plateforme trouvent une deuxième voire une troisième vie. Sans toutefois que cette visibilité profite à la chaîne.
Un clip comme le dernier film promotionnel de Grenoble EM, passé de 2.774 vues à 30.000 vues en six mois, n’atteindra sans doute jamais le Top 10 ci-dessous. En effet, il est conçu pour fonctionner sur un temps court. Seul la sponsorisation peut permettre aux écoles et universités d’atteindre de tel score sur ce type de produit vidéo.
Pour aller plus loin :
- Stéphane Debove avait analysé fin 2019 la sphère spécifique des vidéos de vulgarisation scientifique.
- Nous aussi nous sommes sur YouTube, enfin sur les chaines des autres 😉
- Le média Campusmatin en parle : « Le sup’ sur YouTube en 2020 : une présence vidéo qui s’affirme en temps de crise«
- Le média OURS en parle : « YouTube : quelles sont les écoles et universités les plus efficaces ? » (abonnés)
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— Manuel_MC (@Manuel_MC) October 23, 2020