[Relations presse] Difficile de passer à côté. La coupe du monde de football aura occupé l’espace médiatique durant un mois, de mi-juin à mi-juillet. En attendant la finale France-Croatie, nous avons observé comment les établissements du sup’ avaient saisi la balle au bond pour valoriser dans les medias les travaux de leurs chercheurs. Voici un petit tour de terrain, non exhaustif !
#1 Les événements
Quelques universités ont organisé dans leurs murs des événements, en lien avec la #CDM2018. C’est le cas de Paris 3 – Sorbonne nouvelle par exemple, qui accueillait mi juin un colloque intitulé “La Coupe du monde de football, entre Europe et Amériques. Enjeux, acteurs et temporalités d’un événement global (XXe-XXIe siècle)”. L’événement, de portée internationale, a accueilli une vingtaine de chercheurs, parmi lesquels bon nombre de français.
Pour sa part, l’université Paris-Est Marne-la-Vallée a préféré organiser une exposition quand l’université de Strasbourg a proposé une journée d’étude, mi juin également, ayant pour thème : “Quelle équipe supporter lors de la Coupe du monde de football ? Le dilemme des diasporas en Europe ».
#2 Relations presse : où sont les chercheurs ?
Mais au-delà de ces événements, la coupe du monde a-t-elle généré des retombées presse pour les établissements ? Après une petite recherche sur le web – qui ne se veut en rien exhaustive -, la réponse est : oui ! Régulièrement, sur des sujets de société, géopolitiques, scientifiques – et finalement rarement sportifs –, les chercheurs ont été interrogés par les journalistes pour apporter leur expertise et leur analyse.
Bon, on ne vous cache pas qu’il y a eu quelques loupés, dignes des plus belles chutes de Neymar : des chercheurs dont l’établissement de rattachement n’est pas cité – voire dont la discipline n’est pas citée, l’“université de Nanterre” qui devient au fil des reprises presse “université de Nantes”, des doctorants qui se transforment en docteurs…
L’alphabet de Neymar par le designer artistique Luciano Jacob.
#3 L’inventaire
Nous avons classé les retombées presse observées en cinq grandes familles. Sans nul doute, la plus représentée concerne la géopolitique, Russie oblige ! N’hésitez pas à compléter en commentaire toutes les reprises qui n’apparaissent pas ci-dessous !
Société
[ Libération] Seghir Lazri, doctorant à l’université Paris-Descartes
Belle visibilité pour ce doctorant et pour son université, puisque Seghir Lazri a tenu une chronique dans le quotidien, durant toute la durée de la coupe du monde, « Sociofoot ». Son thème de travail : la vulnérabilité sociale des athlètes.
[RTL] Patrick Mignon, sociologue, chercheur à l’INSEP
Présenté comme « sociologue du sport », Patrick Mignon est un habitué des medias. Il y aurait peut-être une étude à réaliser pour vérifier le constat suivant : plus les chercheurs sont connus du grand public, moins leur établissement de rattachement est cité (à traduire par « moins ils pensent à citer leur établissement de rattachement ? »).
Sport
[Le Monde] Boris Helleu, maître de conférences à l’université de Caen
Quelle valeur marketing pour Paul Pogba ? C’est l’une des questions posées à Boris Helleu, dans ce portrait consacré au joueur français. Et c’est assez rare pour être souligné, le journaliste du Monde est l’un des rares, dans notre tour d’horizon, à employer l’expression « maître de conférence » pour présenter… un maître de conférence. On était plutôt habitués à un simple « spécialiste de »…
[20 minutes] Michel Desbordes, professeur de marketing du sport à l’université Paris-Sud
Interrogé sur le phénomène Killian MBappé, l’enseignant francilien a été mis en avant sur le site de l’Université Paris-Saclay fin juin, dans une interview consacrée à la coupe du monde. C’est l’un des rares établissements à avoir pris ce genre d’initiative.
Sciences
[France Culture] Matthieu Delalandre, maître de conférence en STAPS à l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée et Guillaume Rao, maître de conférences à Aix-Marseille Université
Une heure d’émission sur France Culture, rien que ça, dans le magazine de la rédaction. 55 minutes consacrées aux liens de plus en plus prégnants entre sportifs et sciences. Belle visibilité pour les deux maîtres de conférence.
[Franceinfo] Doctorants de l’université Rennes 1
Portés par la communication de leur établissement et par de nombreuses reprises en presse locale, ces doctorants ont fait le buzz, en présentant un modèle de prévision des résultats des match, nourris à l’intelligence artificielle. On ne dira pas trop fort qu’ils prédisaient une victoire du Brésil… Après un nouveau calcul, ils estiment que la France à 70% de chance de battre la Croatie, ce dimanche. A suivre !
Géopolitique
[Europe 1] Sylvain Kahn, enseignant à Sciences Po
Présenté par Europe 1 comme professeur agrégé à Sciences Po et spécialiste de la géopolitique du foot, Sylvain Kahn est revenu sur l’enjeu d’image de cette coupe du monde pour Vladimir Poutine.
[Franceinfo] Loïc Trégourès, enseignant à l’ICP /
Auteur d’une thèse de sciences politiques sur « Football, politique et identités » en ex-Yougoslavie, Loïc Trégourès était, pour Franceinfo, l’homme idéal pour un sujet consacré à l’équipe croate durant cette coupe du monde. Mais il a fallu aller sur son profil LinkedIn pour trouver l’établissement dans lequel il enseignement actuellement. Dommage.
[Journal du Dimanche] Lukas Aubin, doctorant à l’université de Nanterre
L’université de Nanterre devenue Nantes, vous vous souvenez ? Nous y sommes. Lukas Aubin, qui prépare actuellement sa thèse à l’université de Nanterre sur le thème « Gouverner par le sport en Russie », a multiplié les interviews. Ce « chercheur en géopolitique », « spécialiste du sport en Russie », « spécialiste de la politisation de l’espace sportif en Russie » a concentré ses interventions sur la façon dont Poutine utilise le sport – dont la coupe du monde – comme instrument politique.
[20 minutes] Etienne Ollion, chargé de recherche au laboratoire SAGE (CNRS / Université de Strasbourg)
Présenté comme « chercheur du CNRS au laboratoire SAGE », Etienne Ollion aura sans doute laissé perplexe quelques lecteurs de 20 minutes, avec tous ces sigles. Le laboratoire SAGE pour « Société, auteurs, gouvernement en Europe » est une unité mixte de recherche CNRS (centre national de la recherche scientifique) et de l’université de Strasbourg. Comment ça, c’est un peu long ?
[La Croix] Stéphane Mourlane, maître de conférence à l’université d’Aix-Marseille
Le quotidien a interrogé Stéphane Mourlane pour tenter de répondre à une question très simple (on blague) : le foot fait-il gagner la paix ?